samedi 29 décembre 2012

vendredi 21 décembre 2012

Akram Kahn Desh Théâtre de la ville

« Je suis fasciné par l'eau à l'intérieur de la terre, c'est au coeur de ma façon de penser et de bouger fluidité à l'intérieur de la forme ». Desh, le mot attend la pluie tant il est sec. Il signifie « terre » dans le mot Bangladesh et c'est le pays des parents d'Akram Khan et le sujet de son nouveau spectacle au Théâtre de la ville du 19 décembre au 2 janvier. C'est un solo de 88 minutes où toute une équipe a travaillé. Ils nous font entrer par immersion dans la recherche de l'histoire : creuser la terre et atteindre l'eau. Il a quelque chose d'imprévisible dans l'enchainement des souvenirs et le spectacle est construit avec cette fluidité un peu vertigineuse des images qui reviennent...Son père, s'est battu pour les transmettre à l'enfant né à Londres et auxquels à l'époque comme la plupart des enfants il n'était pas très sensible... La guerre, qui a fait de son grand-père un mutilé et dont Akram partage un moment le corps dans une évocation douce et mordante. Lui dont le regard est aussi acéré que le geste entrecroise ensuite le possible de la rue avec une sorte d'imprévu. Sa formation de danseur kathak (danse du nord de l'Inde) en assure la matrice et la volubilité. Il traduit l'enchevêtrement et le bruit avec une vigueur tonique et habile. Le corps fluide et rythmique sait transmettre des visions, des impressions, des émotions. A ces récits du quotidien, se mêle le conte, articulant le virtuel animé et superbement stylisé de Tim Yn, il y agence son geste dans un total accord. C'est assez fabuleux cet arbre de vie à l'intérieur duquel il grimpe. Le conte appartient à la tradition orale et il semble nous dire mais vous avez simplement oublié le corps et c'est à moi de le faire renaître...De ce corps polyphonique il fait une sorte de lieu de rencontre un peu comme dans Bahok où un quai de gare servait d'unité à l'histoire des voyageurs. Grand art du solo gestuel quand il peut évoquer l'universel dans l'essence même de sa diversité. Laurence Guez Le 19 décembre - Théâtre de la Ville (Paris)

mardi 11 décembre 2012

Alain Buffard... Différer... Centre Pompidou

Différer : remettre à un autre temps et ne pas être identique ; voilà ce que Alain Buffard cherche à nous montrer : la dominance du même sur l'autre, à l'assigner... dans son choix de vidéos fait au centre Pompidou et présenté ce lundi dans la grande salle. De Julika Rudelius qui a travaillé dans un quartier noir d Amsterdam : échange de rôle : photographe, elle devient progressivement objet d'étude sous le regard attentif du sujet noir qu'elle cherche à portraitiser « Your blood is as red as mine » 2004 Tracey Moffat « Lip »1999 va à la pêche des nounous noires du cinéma hollywoodiens. Ce sont des personnages multiples. Dévouées et attentives elles ont un peu le rôle de la suivante du théâtre classique mais avec beaucoup d'humour et souvent elles tirent, elles, les ficelles de la scène. Isaac Julien, Territories,1984 filme le carnaval Jamaiquain de Notting Hill montrant la manipulation des images ou le carnaval figure d'inversion devient responsable des troubles de la rue...la répétition des images conduit à une sorte de vertige qui repousse dans l'isolement les noirs et les homosexuels considérés alors en 1984 comme des délinquants. Les 3 dernieres vidéos sont très droles. 2 femmes agées de Fehrat Ozgur s'échangent par jeu leurs vêtements. L'une porte le foulard et l'habit ancien, simplement par habitude, non par religiosité et le plaisir se lit dans leur conversation: pouvoir mieux se ressentir et se comprendre... « Ballon Nose Blow up »1972 est un film d'Anthony Ramos qui est présent dans la salle. Une très belle image en noir et blanc le montre, gonflant jusqu'à explosion, des ballons de caoutchouc; jolie métaphore de la pression endurée comme une performance absurde... « We are the world » Goody Leye 2006 première chanson humanitaire pour la famine ethiopienne est détournée de sa vocation par l'appêtit glouton du chanteur suralimenté par des fruits exotiques... Ce qui paraît étonnant à la fin de ce visionnage c'est que le monde anglo-saxon a beaucoup plus créé et étudié cette ségrégation. Dans les universités des études se sont mises en place alors qu'en France sauf Alain Ménil
et Gérard Noiriel le sujet a été très peu abordé...

samedi 8 décembre 2012